En 2011, le Musée National de Varsovie s’est porté volontaire pour participer au projet international Partage Plus. L’objectif était de numériser et de publier en ligne, entre 2012 et 2014, 75 000 objets du patrimoine culturel européen datant d’environ 1900, représentatifs du style Art Nouveau. De plus, le projet visait à créer des dictionnaires multilingues permettant de rechercher les métadonnées des objets rassemblés sur Europeana dans les langues des participants au projet. Par ailleurs, plus de 2 000 modèles 3D d’objets Art Nouveau sélectionnés dans les collections de 17 musées partenaires ont été réalisés. Le projet, qui impliquait 25 institutions culturelles européennes, était coordonné par l’organisation britannique Collection Trust et cofinancé par la Commission européenne. Dans le cadre du projet, le musée de Varsovie a fourni des images de 5 000 objets accompagnés de métadonnées sur le site Digital MNW, et a participé à la traduction en polonais de dictionnaires de types d’objets et de termes liés à l’art de la période Art Nouveau. Les objets mis à disposition comprennent des peintures polonaises et étrangères, gravures, dessins, photographies, affiches, pièces d’orfèvrerie, céramiques, meubles, et textiles créés vers 1900. Les données ont été agrégées par la Fédération des bibliothèques numériques, puis rendues disponibles sur le portail Europeana.
Pendant les deux années du projet, les institutions partenaires ont fait de leur mieux pour faire mieux connaître l’Art Nouveau. La plupart des musées partenaires ont organisé des séries d’expositions mettant en valeur les matériaux numérisés dans le cadre du projet ou enrichis par ses résultats. Les informations concernant ces expositions étaient régulièrement mises à jour, ainsi que d’autres événements organisés dans le cadre du projet – comme des conférences internationales, des conférences publiques et des publications.
Le Musée d’Orsay est à l’initiative du projet intitulé Un soir avec les impressionnistes – Paris 1874, qui s’est tenu du 26 mars au 11 août 2024. Cette expérience en réalité virtuelle (VR), coproduite avec Gédéon Programmes, Emissive et le musée, a été organisée dans le cadre de l’exposition Paris 1874, l’invention de l’impressionnisme, et transportait les utilisateurs à Paris le 15 avril 1874, pour assister au vernissage de la première exposition impressionniste. Se déroulant dans l’ancien atelier du photographe Nadar, boulevard des Capucines, l’expérience permettait aux utilisateurs de revivre un moment clé de l’histoire de l’art, entourés des œuvres et figures majeures de l’époque.
Des casques de réalité virtuelle de pointe étaient mis à disposition des visiteurs pour leur permettre de s’immerger dans l’atmosphère du Paris du XIXe siècle. Ils pouvaient se promener sur le boulevard des Capucines et entrer dans l’atelier de Nadar, où ils rencontraient des artistes célèbres tels que Claude Monet, Auguste Renoir, Berthe Morisot, Paul Cézanne, Camille Pissarro et Edgar Degas. Cette visite offrait aux utilisateurs une immersion spectaculaire pour faire comprendre les liens entre ces artistes et leurs œuvres.
L’expérience était recommandée à partir de 11 ans, avec une restriction pour les enfants de moins de 8 ans. Elle n’était pas conseillée aux personnes sujettes aux crises d’épilepsie ou migraines, ni à celles souffrant de troubles de l’équilibre ou de la vision.
Selon le retour d’un utilisateur, les instructions sont répétées plusieurs fois au début afin de le familiariser avec l’espace et les mouvements. Les personnes n’ayant jamais expérimenté la réalité virtuelle peuvent ainsi se sentir en sécurité et à l’aise. Une fois entré dans l’atelier de Nadar, ce sont les peintres impressionnistes qui font visiter l’exposition, comme si un guide réel menait la visite.
Lorsque l’on compare les deux cas d’étude, on observe des différences liées à l’ampleur des projets. Le premier avait une portée plus large du fait du nombre de partenaires impliqués, tandis que le second était une initiative locale parisienne. Cela a pu influencer le nombre de personnes atteintes par l’initiative. La durée des projets a également pu jouer un rôle dans leur capacité à toucher les publics intéressés. Il est également probable que la capacité financière de chacun des porteurs de projets ait eu un impact.
L’implication du public a pu être déterminée par les intérêts liés aux courants artistiques, mais aussi par les outils proposés dans les deux projets. S’immerger dans l’art via la réalité virtuelle n’est pas la même chose que d’observer des œuvres numérisées. Ici, le niveau de connaissance des participants au projet et leurs préférences quant aux modes d’interaction avec l’art ont également pu jouer un rôle important.
Ressources
Welcome to the Partage Plus Project
An evening with the Impressionists: we tried out the virtual reality experience at the Musée d’Orsay