Étude de cas : Google Arts & Culture, une plateforme œuvrant pour l’accessibilité ? Analyse du rôle de Google Arts & Culture dans l’accès aux musées virtuels. Découvrir les avantages et les inconvénients d’une présence sur Google Art & Culture pour les petites et moyennes institutions.

Durée de l'activité : 3 min

Étude de cas

En 2020, plus de 2 000 institutions culturelles du monde entier étaient présentes sur Google Arts & Culture. Cette plateforme a été créée en 2011 par le célèbre moteur de recherche. À l’époque, on pouvait déjà y découvrir 6 millions d’artefacts numérisés.

Actions de mise en œuvre

Diverses activités sont proposées sur GA&C :

  • Reproduction en haute définition des œuvres, parfois accompagnées d’un commentaire
  • Visites virtuelles
  • Expositions virtuelles
  • Un impressionnant outil de zoom

Les utilisateurs peuvent également découvrir les œuvres d’art de manière interactive, grâce à une série d’outils :

  • “X degrees of separation” permet de trouver des similitudes entre deux objets à travers dix autres objets ou œuvres intermédiaires.
  • Le « Art Selfie »
  • Une recherche par couleur(s)
  • Créer sa collection virtuelle

Enfin, le projet StreetArt, lancé en 2015, met en avant le street art sur la plateforme.

Résultats

Mais quel(s) intérêt(s) peut avoir une institution culturelle à prendre part à ce vaste projet ? En voici quelques avantages et inconvénients.

Avantages :

  • Rejoindre la plateforme est totalement gratuit
  • L’Institut culturel Google partage ses compétences et ses outils pour développer des visites et des expositions en ligne
  • Les droits d’auteur des institutions sont préservés
  • GA&C offre son assistance pour la numérisation
  • La plateforme permet aux institutions d’atteindre des publics différents de leur cible habituelle
  • Elle leur offre également une plus grande visibilité en ligne

Limites :

  • Dans le même temps, il est légitime de s’interroger sur ce projet, officiellement présenté comme n’ayant pas de but lucratif. Mais vous connaissez peut-être l’adage : « si c’est gratuit, c’est vous le produit ! »
  • Les critères de sélection de l’Institut culturel de Google pour proposer aux institutions de rejoindre la plateforme sont tenus secrets…
  • … il est donc difficile de ne pas supposer que Google est le premier bénéficiaire de ce type de partenariat…
  • … qui améliore avant tout l’image de marque de l’entreprise américaine.
  • La politique de collecte de données de l’entreprise fait l’objet d’une grande méfiance, bien que l’Institut culturel de Google affirme ne rien faire de tel sur la plateforme GA&C.
  • Il est interdit de télécharger des images en haute définition à partir de la plateforme et de les utiliser dans un autre contexte. Google est également propriétaire de toutes les images Streetview.
  • Si vous souhaitez partager le contenu de GA&C, vous devez citer la plateforme, et non l’institution culturelle qui assure la conservation de l’œuvre d’art…
  • Pourtant, la plupart des objets numérisés sur GA&C sont dans le domaine public !

Enfin, il peut être décourageant de développer un site internet institutionnel en sachant pertinemment qu’il n’aura jamais la même audience que Google.

Notions clés

En conclusion, rejoindre GA&C apparaît comme une belle opportunité, notamment en termes de visibilité. Elle permet aux institutions de se concentrer sur d’autres missions que la présence en ligne. Il demeure cependant préférable qu’elles développent leurs propres projets, même si cela demande des compétences, du temps et de l’argent. Les exemples du Rijksstudio ou du Prado prouvent qu’il est possible de faire aussi bien !

Ressources

Rijksstudio par le Rijksmuseum

Collection du Musée du Prado