Analyse comparative des approches physiques et numériques de la médiation culturelle

Durée de l'activité : 6 min

Introduction et contexte

La médiation de contenus culturels peut prendre diverses formes. Aujourd’hui, l’adoption à grande échelle des nouvelles technologies dans notre quotidien impacte également la manière de concevoir une exposition. Néanmoins on trouve encore des présentations d’objets patrimoniaux en tant que tels, accompagnés simplement d’informations textuelles éventuellement illustrées, sans recours au numérique.

Si une telle approche reste encore acceptable pour les visiteurs de plus de 50 ans, elle l’est moins pour le jeune public. Les natifs du numérique (génération Y, génération Z et génération Alpha) sont bien plus habitués à utiliser des appareils numériques que les « immigrants du numérique », c’est-à-dire les personnes qui ont grandi avec les technologies analogiques et ont appris à utiliser les technologies numériques à l’âge adulte.
Leurs attentes vis-à-vis des espaces d’exposition sont différentes et l’offre culturelle doit en tenir compte.

Exemples pratiques

La numérisation a tellement envahi nos vies au cours dernières années qu’en 2005 déjà, lors de l’exposition Pablo. Der Private Picasso: Le Musée Picasso à Berlin inaugurée à la Neue Nationalgalerie, on pouvait voir des médiateurs culturels portant des t-shirts marqués « guides en direct », par opposition aux audioguides.

La liste des dispositifs numériques d’aide à la visite est longue : bornes d’information, tables tactiles, douches sonores, réalité virtuelle, réalité augmentée et, bien sûr, la multitude d’applications téléchargeables sur son propre smartphone.
Au-delà de la simple transmission d’informations, l’interaction, la gamification et l’immersion, contribuent à améliorer l’expérience de visite et la transmission des savoirs.

Par exemple, au Futurium de Berlin, les visiteurs sont invités à interagir avec le contenu exposé au moyen d’un badge autour du cou. A la fin de la visite, ils peuvent récupérer les données de leur visite.

Dans l’exposition Berlin Global au Humboldt Forum, les visiteurs sont dotés d’un bracelet qui enregistre leurs réactions tout au long de la visite. Avant de sortir, on leur indique à quelle catégorie de visiteurs ils appartiennent.

A à la fin de l’exposition Homo Ludens au Caixa Forum de Madrid, à l’automne 2021, les visiteurs pouvaient évaluer leurs compétences en matière de jeux vidéo.

Notions clés et conclusion

La collecte de données permet de mieux connaître les préférences et usages du public et d’adapter en conséquence l’offre de visite.

Grâce au numérique, chaque utilisateur peut facilement définir le niveau d’information qu’il souhaite acquérir, ainsi que le sujet développé, ce que ne permet pas la médiation humaine.

En contrepartie, les coûts de production peuvent se révéler considérables en fonction des technologies employées. A anticiper également : l’obsolescence rapide de certains logiciels ou matériels, et les problématiques de maintenance.