Comprendre l’impact et l’empreinte carbone des technologies numériques et des activités en ligne.
Toutes les interactions numériques ont un coût environnemental, même les plus anodines.
Les activités en ligne les plus quotidiennes, parmi lesquelles la consultation des réseaux sociaux et le streaming vidéo, contribuent de manière significative aux émissions de CO2 (Batmunkh, 2022 ; Sharma & Dash, 2022). L’empreinte carbone liée à internet est importante et croît rapidement.
Voici quelques chiffres pour se faire une idée plus concrète de l’ampleur de cet impact :
- Selon l’Union internationale des télécommunications, environ 5,4 milliards de personnes, soit 67 % de la population mondiale, utilisent Internet.
- Il existe 1,11 milliard de sites internet et environ 7,5 millions d’articles de blog sont publiés chaque jour (Climate Impact Partners, 2023).
- Si Internet était un pays, il serait l’équivalent du sixième producteur mondial d’émissions de gaz à effet de serre.
- Les nouvelles technologies contribueraient à environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que l’ensemble de l’industrie aéronautique (Climate Impact Partners, 2023).
- Un data center utilise en moyenne entre 11 et 19 millions de litres d’eau par jour (Hsu, 2022).

L’augmentation rapide du nombre de personnes présentes sur le net et utilisant des sites Web entraîne la création, le stockage et la transmission d’un plus grand nombre de données, ce qui alourdit l’empreinte carbone cumulée des technologies numériques.
Les facteurs à l’origine de l’impact environnemental significatif des pratiques numériques
L’impact environnemental des pratiques numériques découle de deux facteurs clés :
- La fabrication des appareils
La production et le transport des appareils numériques (smartphones, ordinateurs portables, serveurs, etc.) sont très énergivores. Cela, en raison de l’extraction des matières premières et des processus de fabrication à forte intensité énergétique. Par conséquent, ces appareils génèrent une empreinte carbone importante. Une fois jetés, ils deviennent des déchets électroniques, qui contiennent des matériaux nocifs s’ils ne sont pas correctement gérés. Le renouvellement rapide des appareils ne fait qu’aggraver le problème. Pour réduire l’empreinte carbone, il est essentiel de s’attaquer à la consommation, à la production et à l’élimination responsable des appareils. - Le coût des données
Les data centers, qui stockent et traitent de grandes quantités d’informations numériques, sont eux aussi énergivores, car leurs serveurs et leurs systèmes de refroidissement fonctionnent à l’électricité. L’augmentation de la production de données s’accompagne donc d’une augmentation de la demande en énergie. Le streaming et les clouds contribuent largement au transfert des données, qui s’accompagne d’un coût environnemental important.
En tenant compte de la consommation d’énergie et de l’impact environnemental des activités numériques, les institutions muséales peuvent prendre des mesures proactives en faveur de la sobriété numérique et de la durabilité. Ces pratiques seront examinées plus en détails dans la section suivante.