Identifier les obstacles à l’accessibilité numérique

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Les difficultés mentionnées précédemment se traduisent par de nombreux obstacles à l’accessibilité numérique, qui peuvent concerner aussi bien les personnes en situation de handicap que celles issues de contextes culturels variés ou appartenant à différentes générations. Lorsqu’ils interagissent avec les outils numériques des musées, ces publics peuvent rencontrer des freins spécifiques. Voici plusieurs obstacles auxquels font face les personnes ayant une déficience intellectuelle :

  • Un langage trop complexe sur les sites web (vocabulaire utilisé, tournures de phrases, type et taille de la police, mise en page, présence ou non d’illustrations, de symboles ou de photos).
  • Des interfaces trop dynamiques ou complexes à manipuler, en particulier sur les pages web ou les écrans d’applications mobiles.
  • Un manque de supports graphiques pour accompagner les textes (dessins, icônes, schémas, pictogrammes).
  • Une utilisation trop rare de technologies audio et vidéo (enregistrements, fichiers accessibles en ligne), alors que ces publics privilégient souvent l’écoute et la visualisation à la lecture.
  • L’absence de guides préparatoires en ligne présentant le lieu et les règles de visite (particulièrement utiles aux personnes autistes pour se projeter, anticiper et apprivoiser l’espace)
  • Des supports multimédias mal adaptés, par exemple lors d’ateliers (les images doivent être affichées en plein écran, sans éléments parasites comme des icônes superposées).
  • Une trop faible mobilisation du multimédia comme outil d’engagement auprès des personnes en situation de handicap intellectuel.

Source de l’image : Freepik

En résumé, pour concevoir un site web véritablement accessible, il est essentiel de :

  1. Fournir une alternative textuelle à tout contenu non textuel.
  2. Prévoir des audiodescriptions et des sous-titres pour les contenus multimédias.
  3. Veiller à ce que l’information soit traitable par des outils automatiques (synthèses vocales, lecteurs d’écran).
  4. Rendre le contenu facilement distinguable du fond.
  5. Permettre l’accès à toutes les fonctionnalités via le clavier.
  6. Laisser à l’utilisateur le temps nécessaire pour lire ou écouter les informations.
  7. Mettre en place un système de navigation clair et cohérent pour le site internet.
  8. Identifier et signaler tout contenu susceptible de provoquer des crises d’épilepsie (clignotements, flashs).
  9. Donner la possibilité de modifier la taille des caractères.
  10. Assurer un comportement prévisible du site (pas de surprises lors de l’interaction).
  11. Accompagner l’utilisateur lors de la saisie de données (ex. : messages d’aide, détection d’erreurs).
  12. Créer un site fiable, respectant les normes techniques en vigueur.

Comment évaluer l’accessibilité actuelle du contenu numérique proposé par les musées ? Voici une sélection d’outils de détection des obstacles à l’accessibilité numérique, en particulier pour les contenus visuels et textuels :

  • Tests automatiques (détectent uniquement certains types d’erreurs).
  • Validator – valide le code HTML d’une page selon les normes HTML/XHTML.
  • Wave – surligne rapidement les zones à améliorer.
  • Google Lighthouse – outil intégré au navigateur Chrome, incluant un module pour analyser l’accessibilité.
  • WebAIM’s Contrast Checker – vérifie les contrastes de couleurs.
  • Pat11Y – outil principalement destiné aux développeurs.
  • Accessibility Insights – boîte à outils proposée par Microsoft. Pour tester l’accessibilité numérique.
  • Koa11Y – application de bureau qui détecte automatiquement les problèmes d’accessibilité.