Suivre les tendances de la médiation numérique
Adapter les outils et les pratiques aux évolutions technologiques

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Au début des années 2000, Flavia Sparacino, du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a conçu le “Museum Wearable” (« musée portable »), un dispositif combinant un clavier, une caméra fixée sur un casque, et un petit ordinateur, offrant aux utilisateurs une forme de réalité augmentée avant l’heure. Elle a présenté cette innovation lors de la conférence Museum and the Web à Boston en avril 2002. Lors du même événement, Slavko Milekic, professeur en sciences cognitives et design numérique à l’Université des Arts de Philadelphie, a présenté des bornes interactives multi-utilisateurs sensibles à la gestuelle et au positionnement des visiteurs. Depuis, les technologies ont considérablement évolué.

Le dispositif de Sparacino a précédé d’environ dix ans les Google Glass, qui n’ont pas connu un succès public, mais poursuivaient un objectif similaire : fournir des informations enrichies à l’utilisateur grâce à des algorithmes interprétant ses réactions, ou le temps passé devant un objet, par exemple. Si ces innovations semblent aujourd’hui dépassées, à l’heure où les objets connectés interprètant nos gestes et émotions en temps réel sont devenus plus communs, il est essentiel de rappeler qu’elles marquaient les débuts de l’interprétation des données utilisateurs en vue d’une médiation personnalisée, et que les outils actuels intègrent les mêmes procédés, tout en proposant une plus grande variété et une amélioration des formats.

Les modes de sauvegarde et de stockage des données ont eux aussi connu des évolutions, parfois complexes. Les plateformes de contenu culturel telles que Google Arts and Culture, Europeana ou Gallica s’appuient sur des protocoles de mise à jour rigoureux et des normes de qualité élevées, garantissant l’accessibilité et l’enrichissement continus des contenus, même des années après leur mise en ligne.

Outre ces plateformes, dont beaucoup sont en ligne depuis près de deux décennies déjà, une pratique courante en médiation numérique est le développement d’applications mobiles dédiées, conçues pour présenter de manière interactive et engageante les collections ou l’histoire d’un musée ou d’un site patrimonial. Nombreuses sont les institutions culturelles qui en proposent : l’Albertina Museum à Vienne, le Musée national de la Marine et le Centre Pompidou à Paris, le British Museum à Londres, entre autres.

Une autre tendance a émergé en parallèle : celle des expériences immersives, proposées dans des musées, galeries, sites historiques ou espaces spécialement aménagés.

Voici quelques exemples marquants :

  • « Ipotesi Metaverso », exposition au Palais Cipolla à Rome (2023)
  • « Bronzo e oro », exposition au Vittoriano (le monument à Victor-Emmanuel II) à Rome, avec salle immersive en fin de parcours (2023)
  • L’exposition « Monet. Chefs-d’œuvre du Musée Marmottan Monet à Paris », exposition au Palais Ducal de Gênes (2022)

La Boussole | Musée national de la Marine de Paris

Le “Smartphone Guide” de l’Albertina Museum (Vienne)

L’application du Centre Pompidou

L’application de visite audio du British Museum

Ipotesi Metaverso – Fondazione Terzo Pilastro Internazionale

Doloresz Katanich , ‘ »Man will prevail »: Baroque meets Metaverse in new exhibition in Rome’, euronews, 17/04/2023

Salle immersive du Vittoriano (Rome) à l’exposition « Bronzo e oro »

Monet – Fondazione Palazzo Ducale

Museums and the Web 2002

Flavia Sparacino – Wikipedia